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Reportage Photos J.Seguineau Studio Gabriel

Les Marais de Bourges 

Sur 135 hectares, au pied de la cathédrale se situent les Marais de Bourges qui appartiennent à environ 1500 propriétaires. La plus grande parcelle fait 1,5 hectares et la plus petite 13 mètres carrés.



Cette vaste étendue marécageuse est citée par Jules César en 52 av JC, lorsqu'il voulut s'emparer d'Avarich. Plus tard, cette zone fut acquise par des communautés religieuses, la ville possédant les communaux. C'est au XII ième siècle que sont réalisés les premiers travaux importants avec la construction d'un " vrai lit " pour l'Yévrette et l'édification de moulins.

Ces marécages ne sont pas des lieux de promenade, ce sont des zones incultes, nauséabondes et dangereuses. Seul avantage de ces marais, la pêche, car toutes les rivières sont très poissonneuses, et se nourrir alors, était la première préoccupation des berruyers.

Au XVII ième siècle les acquéreurs de marais sont obligés de les entretenir. Des parcelles sont constituées puis louées aux habitants du faubourg Saint-Privé.
C'est le début d'une exploitation locale des marais avec les jardins auxquels on accédait en barques plates qui étaient manoeuvrées avec une " bourde ". Les produits des cultures, légumes et fleurs étaient mis dans de grands paniers appelés des " maniques ". On cultivera aussi le chanvre dans les marais de Bourges..... pour en faire des cordages réputés

A la révolution, les marais appartenant aux communautés religieuses sont vendus comme biens nationaux et souvent achetés par les locataires qui poursuivirent leurs tâches. A cette époque et jusqu'au milieu du XX ième siècle, les marais sont exploités par des maraîchers professionnels. Ils disparaîtrons peu à peu, laissant la place aux marais loisirs et jardins potagers familiaux.

Les marais du bas, avec des chemins communaux ou privés sont accessibles par tous. Ce sont de merveilleuses promenades pédestres, le long de la Voiselle ou de l'Yévrette. Inversement les marais " du haut " ne sont accessibles qu'en barque et la rencontre de canards, des chardonnerets et autres pinsons est d'un charme incomparable.Lieu mythique de Bourges, c'est un poumon vert en pleine ville. Les gens des marais sont amoureux de la nature, ils désirent le calme, la tranquillité. C'est un jardin dans la ville, un héritage à préserver et un conservatoire des marais devrait voir le jour à court terme. Le long des chemins, des cabanes sont construites dans les styles les plus variés.

Les hommes des marais

Mais la valeur des marais de Bourges réside dans la qualité et la personnalité des maraîchers encore appelés "maretiers", qui assurent l'entretien de leurs parcelles. Ce sont souvent d'anciens ouvriers des Etablissements militaires ou de la "Scan", qui retrouvent avec cette terre si fertile, leurs racines campagnardes et berrichonnes. "Aller au marais est un acte important" et que chacun sache bien que leur devise à tous, c'est "ne touche pas à mon Marais". Il y a une vraie passion, parfois irrationnelle, de ces gens modestes pour ce lieu mythique qu'ils fréquentent journellement à la belle saison.

Mais on trouve aussi des gens qui prennent les Marais pour un champ politique et tous les problèmes quels qu'ils soient, "c'est à cause de la mairie". On les trouve généralement dans les "Ultra" de l'Association AMB, ils sont peu nombreux, 20 au maximum, mais ils font du bruit comme s'ils étaient 2000. Ils ne proposent rien, mais critiquent tout et en ligne de mire, la mairie gérée par Serge Lepeltier et les élus.

Un trou dans un chemin, c'est la mairie, l'eau qui monte, ce n'est pas la pluie, c'est la gestion des pelles, l'eau qui ne tombe pas... mais que fait le Maire.

Déplorable état d'esprit, toujours à quémander, à se plaindre, à critiquer, à refuser, et avec le soutient de la presse écrite locale pour qui c'est "du pain bénit", car cela fait des articles, à défaut de lecteurs nouveaux !

Aussi les rares tentatives d'introduire du tourisme dans les marais ont été rapidement vouées à l'échec, et il faut toute la diplomatie de Thérèse ou de Frédéric pour faire découvrir, avec l'Office de Tourisme de la ville, ce trésor caché.La faune des marais

Dans les marais, on découvre une faune importante, avec bien entendu les oiseaux, une quarantaine d'espèces, comme le martin-pêcheur, le grèbe castagneux qui n'est pas facile à observer, ou la poule d'eau plus commune et reconnaissable à son plumage sombre, sa queue au dessous blanc et sa nage en hochant la tête. Sur les bords de la Voiselle, des canards col verts s'envolent au moindre visiteur qui approche et croisent quelque héron cendré.
D'autres locataires des marais sont plus indésirables, quoique utiles, ce sont les rats musqués ou les ragondins qui creusent dans des berges, lesquelles parfois s'écroulent sous les pas des jardiniers. Parmi les mammifères plus difficiles à observer, une mention particulière à la musaraigne aquatique qui nage dans les fossés et dont le pelage gris argenté est facilement reconnaissable. Quant au campagnol amphibie, son pelage est épais, d'une joli brun, et il brille sous l'eau. Le campagnol est assez peu farouche, on le voit aisément dans la journée.
Pour les promeneurs et gastronomes, deux restaurants sont situés en plein coeur des marais, il est toutefois possible de les atteindre en automobile. C'est le Caraqui Venise, que l'on découvre par la chaussée de Chappe, tandis que La Courcilière est à l'opposé, pour y aller, il faut prendre la rue de Babylone.

LA FLORE DES MARAIS

L'exploitation actuelle des marais en jardin potager ne date que du XVII ième siècle et le dernier recensement exhaustif de la flore date de 1976, sous la municipalité de Raymond Boisdé. Aujourd'hui, il n'y a aucune protection d'un point de vue du patrimoine écologique, ils sont simplement inscrits comme Zone Naturelle d'intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique de type II pour les spécialistes !
L'équilibre des marais est fragile et il dépend entièrement de l'utilisation des marais par l'homme. Ils constituent un formidable terrain d'observation de la flore adaptée au milieu aquatique.
Dans l'eau on peut trouver des plantes aquatiques comme le Pomatot, le jonc des tonneliers, le nénuphar jaune, la sagittaire ou le rubanier. Sur les berges ou en eau profonde, se développe l'iris d'eau, l'angélique sylvestre, le carex des rives et le plantain d'eau. Enfin, le long des sentiers, on trouve l'armoise, le géranium herbe à Robert, le lierre terrestre ou encore la benoîte commune.
Sur certaines parcelles non entretenues, la végétation évolue d'une manière considérable et devient envahissante et ligneuse. Elle tend à refermer l'espace. C'est le domaine du sureau, de la ronce, du liseron au milieu desquels se trouvent des frênes et des saules blancs.

LE MOULIN DE LA VOISELLE

Le Moulin de Voiselle est situé sur la rive de cette magnifique rivière le long du boulevard Chanzy, à deux pas d'une promenade qui permet de voir dans un virage la cathédrale se refléter dans l'eau. C'est après un incendie que le moulin est transformé et perd sa vocation initiale. Il est alors utilisé vers 1913 comme huilerie et l'on peut encore voir dans la grande salle les roues qui écrasaient les noix et produisaient de l'huile.
Depuis 1980, ce lieu qui comporte plusieurs bâtiments, a été racheté par la ville et est affecté à des associations ayant un rapport avec les marais tous proches. C'est l'Association des Usagers des Marais, mais aussi l'Eveil en Vert, Nature 18 et quelques autres.
Dans cet espace, un accueil des enfants est effectué, afin de montrer aux gosses de la ville le milieu naturel, celui de la faune et de la flore. En bordure de rivière, ils apprennent aussi à cultiver des légumes et des herbes locales. Il faut savoir que le domaine des marais est d'une rare fertilité et les légumes sont généralement d'une taille impressionnante.

Les activités culturelles dans les marais


L'attrait des marais de Bourges fascine autant les maraîchers que la population ou les touristes. Mais ce sont les artistes, avec leur talent et leur discrétion qui surprennent le plus. Les photographes parcourent les chemins en toute saison, à la recherche du cliché de l'année. Parfois ils attendent la neige, rare en Berry, pour réaliser de surprenantes photographies. Les peintres, individuels ou en groupe posent leur chevalet et composent sur leur toile ces incomparables dessins de la cathédrale apparaissant au loin entre les branches d'un saule. Et puis les artistes contemporains ne sont pas absent, l'association Tampopo oeuvre dans la mise en valeur de quelques parcelles des marais, provocant un effet de surprise ou d'émotion dans ce lieu peu habitué à de telles créations.

Il existe aujourd'hui 2 associations de maraîchers :

l'AUMYVB aujourd'hui appelée Patrimoine Marais et l'AMB, Association des Marais de Bourges, elles ont leur siège social au moulin de Voiselle

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